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Histoire & Splendeurs


Pour comprendre l’Irlande, les Irlandais, les paysages que l’on traverse, les monuments que l’on aperçoit et que l’on visite, les villages aux maisons multicolores, la partition de l’ile, il faut connaître un peu l’histoire du pays. Une histoire au passé extrêmement riche, mouvementé, voire tourmenté.

L’EPOQUE DES MEGALITHES

Les premières traces de peuplement remontent à environ 10 000 ans avant J. C. Il y a 3 000 ans, des populations du Moyen Orient s’installent en Irlande. Ils connaissent l’usage de la pierre polie, cultivent la terre et érigent des dolmens. Le travail des métaux date de 2 000 ans avant J. C. Les artisans de l’âge du bronze apportent de nouvelles techniques de poterie.




LES RACINES D’UNE CIVILISATION CELTE


Les Celtes viennent de différentes parties d’Europe entre le VIème et le Ier siècle avant J.C. Un peuple plus puissant, les Gaëls envahissent l’Irlande vers le milieu du IVe siècle de notre ère. Les Romains n’ayant jamais tenté de conquérir l’Irlande, les Gaëls y développent leur culture sans aucune interruption pendant 800 ans. Sur le plan politique, l’Irlande gaélique est divisée en 5 royaumes principaux et en près de 200 petits royaumes. La société est hiérarchisée entre nobles, hommes libres et esclaves, privilégiés tels que les prêtres ou druides, les hommes de loi et les poètes. Sur le plan économique, les Gaëls pratiquent surtout l’élevage, rarement la culture. Ils construisirent peu de villes et quelques petits forts.




LA CHRETIENTE CELTIQUE



L’absence de religion précise et de culte réellement profond favorise l’implantation du christianisme. C’est le seul pays à n’avoir eu aucun martyre. Saint Patrick acheve, de 432, date de son arrivée, à sa mort vers 490, l’évangélisation des Gaëls. Avec le temps, les cultes magiques et les épopées mythiques ne seront cependant jamais tout à fait oubliés par la population. C’est la période de l’âge d’or. Les moines irlandais non seulement construisent des monastères chez eux mais parcourent les mers d’Europe afin de prêcher la bonne parole. Leur influence est considérable. Charlemagne fait venir les meilleurs savants pour instruire dans les écoles de son empire. L’Irlande est surnommée « l’île des saints et des savants ». C’est également un épanouissement artistique considérable au niveau de l’enluminure, de l’orfèvrerie. De cette époque datent les curieux et si caractéristiques motifs irlandais (entrelacs, spirales), fusion des techniques celtes et des motifs du haut Moyen-Age.




LES INVASIONS VIKINGS


Les premiers drakkars atteignent l’Irlande en 795. Les Vikings pillent les monastères. Ils introduisent la monnaie et de nouvelles méthodes agricoles. Ils fondent des villes fortifiées comme Dublin, leur camp principal, et Limerick. Mais la victoire d’un chef gaël symbolise la chute des invasions vickings en Irlande. Les Norvégiens sont dès lors intégrés dans la société. La plupart sont chrétiens. Les deux cultures s’influencent. L’apport culturel, économique et commercial des Vikings est considérable.





LES INVASIONS ANGLO-NORMANDES


Profitant de la rivalité entre grands chefs gaëls, les Anglo-Normands n’ont aucun mal à conquérir l’ile. En 1170, ils s’emparent des villes principales et le roi d’Angleterre, Henri II, se proclame suzerain d’Irlande. Avec le temps, l’autorité britannique faiblissant, les Irlandais, comme pour les Scandinaves, les assimilent. La Couronne d’Angleterre ne contrôle plus qu’une petite zone autour de Dublin. En outre, de nombreux barons anglo-normands s’opposent, comme les Irlandais, à la domination britannique.




L’IRLANDE DES ANGLAIS

Si les oppositions entre Irlande et Grande-Bretagne débutent au Moyen Age, elles deviennent plus importantes lors de la rupture de l’Angleterre avec l’Eglise Catholique, notamment avec l’arrivée au trône d’Henry VIII en 1541. La dissolution des monastères, révoltent les dynasties anglo-normandes et les clans irlandais. Leur résistance est telle, que les protestants anglais doivent faire la guerre pendant plus de 150 ans pour assoir leur autorité. Les monarques successifs Tudor et Stuart adoptent une politique répressive, puis celle dite des « Plantations ». Jacques I comprend que la force ne suffira pas à rétablir l’ordre. Le programme des Plantations exproprie les Irlandais de souche. Leurs terres sont données aux colons protestants anglais et écossais. Au 17ème siècle, l’impitoyable Cromwell marque l’histoire au fer rouge. Les catholiques subissent une forte oppression politique et religieuse au travers de lois pénales discriminantes. Les rebellions importants sont nombreux et s’achèvent tous dans le sang. Les populations sont massacrées, le pays mis à feu et à sang. Les colons britanniques protestants s’installent en masse et affirment leur suprématie sur les Irlandais. En 1801, L’Irlande tombe sous le contrôle direct de l’Angleterre (Acte d’Union) tandis que la discrimination envers les catholiques devient de plus en plus dure.




LA GRANDE FAMINE


Entre 1845 et 1848 la Grande Famine menace d’extinction la population. Elle est provoquée par le mildiou qui détruit successivement trois récoltes de pommes de terre. La faim et le choléra font 1 million de victimes. Nombre d’Irlandais mettent le cap sur l’Amérique. Sur les navires bondés qui les emmènent, les épidémies tuent, d’où leur surnom de « bateaux cercueils ». En 1900, la population a diminué de moitié. Débarqués à New-York, la plupart des nouveaux arrivants s’installent à Manhattan, dans des conditions souvent épouvantables. Une des conséquences de la famine, est le renforcement de la communauté irlandaise aux Etats-Unis.




L’IRLANDE AUX IRLANDAIS


Paradoxalement, c’est lors de l’union de l’Irlande avec l’Angleterre, que les Anglais vont se voir contraints de faire évoluer la situation. Daniel O’Connell d’abord, dit «Le Libérateur», puis Charles S. Parnell, chef de la Home Rule League, un parti politique souverainiste et pacifiste, obtiennent l’émancipation des catholiques. Une nouvelle loi agraire transforme l’Irlande en un pays de petits propriétaires. En 1914, le Home Rule est voté par le Parlement de Londres, Mais la Grande Guerre en diffère l’application. Les mouvements indépendantistes, dont le Sinn Féin, saisissent cette période de conflit international pour se soulever. En 1916, c’est l’Insurrection de Pâques, avec à leur tête Patrick Pearse. Elle est écrasée par les Britanniques dans une violence impitoyable. Toutefois, en 1919 le Sinn Féin remporte les élections, exige le retrait des troupes anglaises du sol irlandais, ce qui débouche sur un conflit entre l’armée britannique et l’I.R.A. (groupe armé indépendantiste). En 1921, le Traité de Londres donne naissance à l’Etat Libre d'Irlande. Il instaure la partition du pays, le nord de l'Irlande à majorité protestante restant au sein du Royaume-Uni. Cette partition, certains la refusent et une guerre civile ravage l’Irlande en 1922-1923. Une nouvelle constitution est votée en 1937 et la République d’Irlande est proclamée en 1949. Les derniers liens constitutionnels avec la Grande-Bretagne sont rompus. L’Irlande quitte le Commonwealth et entre en 1973 dans le Marché Commun.




LE CONFLIT NORD-IRLANDAIS


Bloody Sunday. Le dimanche 30 janvier 1972, à Derry (Londonderry) en Irlande du Nord, l’armée britannique ouvre le feu lors d’une manifestation pacifique qui revendique l’égalité des catholiques avec les protestants et la réunification de l’Irlande. 14 personnes sont tuées. Dans la rue, le sentiment d’injustice nourrit la volonté de vengeance. L’IRA appelle ouvertement à la guerre civile sur les ondes. Le quartier catholique de Belfast plonge dans le chaos. Les attentats meurtriers se multiplient en Irlande et le terrorisme frappe même en Grande-Bretagne. Tout au long des années 1980, aux actions de l’IRA, répondent les violences des milices protestantes. En 2005, l’IRA dépose les armes. Ce sera par la voie des urnes, que les Catholiques comme les protestants se mettront à décider ensemble de l’avenir du pays.




L’IRLANDE AUJOURD’HUI


Actuellement, la consolidation de paix en Irlande du Nord est une politique prioritaire du gouvernement. Elle implique des relations intenses avec le gouvernement britannique, les partis politiques et les partenaires internationaux. Nombre de « loyalistes » protestants sont Anglais de nationalité et Irlandais de cœur et partagent les mêmes passions. Avec le Brexit britannique résultat du référendum soumis par le premier ministre anglais, David Cameron, un nouveau chapitre s’ouvre avec la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne.






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